L’Union Progressiste le Renouveau : Un activisme électoral bien rodé, mais un engagement scolaire en berne

 


Dans l’univers politique béninois, l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) s’est imposée comme une force incontournable, omniprésente dans l’espace public, notamment en période électorale. Cependant, une lacune majeure dans son engagement sociétal saute aux yeux : son absence remarquée dans le soutien aux candidats aux examens nationaux.

Il suffit d’assister à un meeting de l’UP-R pour mesurer l’ampleur de ses capacités mobilisatrices. Drapeaux, casquettes, tee-shirts et autres gadgets aux couleurs du parti inondent les villes et campagnes, rappelant que le parti ne lésine sur aucun moyen lorsqu’il s’agit d’imprimer sa marque sur l’échiquier politique. En revanche, quand il est question de mobiliser des ressources pour l’accompagnement scolaire des jeunes, l’enthousiasme s’émousse.

Pourtant, l’éducation constitue un levier stratégique pour le développement. Chaque année, des milliers de jeunes Béninois s’attellent à préparer des examens déterminants pour leur avenir. Le besoin en encadrement, en cours de soutien et en ressources pédagogiques est criant. Mais dans ce domaine, l’UP-R semble peu enclin à déployer la même énergie que pour ses campagnes électorales.

À Ouidah, un mécène a pris l’initiative de financer des séances de Travaux Dirigés (TD) pour les élèves de plusieurs collèges. Son approche, bien que dénuée de toute ambition partisane officielle, est révélatrice d’un pragmatisme social qui fait cruellement défaut aux grandes formations politiques. Ce type d’actions, en plus d’être bénéfique pour les élèves, aurait pu être adopté et institutionnalisé par un parti de l’envergure de l’UP-R.

On pourrait s’attendre à ce qu’un mouvement politique, qui revendique une vision progressiste, s’implique activement dans le soutien scolaire en organisant des programmes structurés d’accompagnement académique. Hélas, il semble que les dirigeants du parti aient d’autres priorités.

Chaque période de vacances voit fleurir des tournois de football sponsorisés par des figures politiques locales. Certes, ces événements ont une importance socioculturelle, mais leur impact sur l’avenir des jeunes demeure limité. En effet, combien de ces tournois ont réellement changé le destin de leurs participants ? Une médaille, un trophée, une modeste prime : voilà ce que remportent les vainqueurs. En revanche, une série de séances de révision et d’accompagnement scolaire pourrait garantir un avenir plus prometteur aux jeunes, en leur offrant les outils nécessaires pour réussir leurs examens.

Si l’UP-R redirigeait ne serait-ce qu’une fraction des fonds alloués à ces activités vers des programmes éducatifs, les retombées seraient considérables. Un programme national de soutien scolaire dans les 77 communes, sous l’égide du parti, marquerait un tournant décisif et offrirait un argument concret pour justifier son appellation de “progressiste”.

Malgré cette défaillance institutionnelle, certains militants du parti tentent de combler ce vide. Le Réseau MIDOFI, sous la direction du Dr Mathias Amour AHOMADEGBE, s’illustre par son implication dans l’accompagnement des candidats au BEPC et au Bac dans la 6e circonscription électorale. Ce type d’initiatives démontre qu’il est possible d’agir avec peu de moyens, pourvu que la volonté soit présente.

L’UP-R, qui dispose d’une structure bien plus robuste et de ressources considérables, pourrait largement s’inspirer de ces actions pour initier un programme d’envergure nationale. L’organisation de cours de soutien gratuits, le financement de manuels scolaires ou encore la mise en place de plateformes numériques dédiées à la révision pourraient constituer des initiatives fortes et structurantes.

Loin d’être un simple acte philanthropique, un engagement sincère et structuré en faveur de l’éducation pourrait également constituer un pari politique judicieux. En investissant dans la jeunesse, le parti pourrait se constituer un vivier d’électeurs fidèles et reconnaissants. Une telle démarche s’inscrirait dans une logique de développement durable et contribuerait à asseoir son image en tant que force politique soucieuse du progrès réel.

Les prochaines échéances électorales offriront peut-être à l’UP-R l’occasion de revoir ses priorités. En attendant, l’absence de son implication dans l’éducation demeure un manquement regrettable. Si le parti aspire véritablement à incarner le renouveau, il serait temps qu’il commence par poser des actions concrètes en faveur de ceux qui porteront l’avenir du pays.


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