Dans le paysage footballistique africain, un vent de changement souffle, marquant peut-être le début d'une nouvelle ère où les nations africaines commencent à valoriser et à faire confiance à leurs propres talents en matière de gestion et d'entraînement de leurs sélections nationales. Les réussites d'entraîneurs et d'ex-internationaux africains tels qu'Emerse Faé, Eric Chelle, Kaba Diawara, Aliou Cissé, Walid Régragui et Rigobert Song, pour ne citer qu'eux, à la tête de leurs équipes nationales, soulèvent une question fondamentale : n'est-il pas temps pour les nations africaines de se détourner de la tradition de solliciter systématiquement des entraîneurs expatriés ?
Pendant longtemps, le recours à des entraîneurs étrangers, souvent déconnectés des réalités socioculturelles et sportives africaines, a été la norme. Ces entraîneurs exigent souvent des salaires astronomiques sans toujours atteindre les objectifs escomptés, soulevant ainsi des interrogations sur leur rapport qualité-prix et leur intégration au sein des structures sportives locales.
Les entraîneurs africains, forts de leur expérience sur le terrain en tant qu'anciens joueurs internationaux et de leur connaissance intime du football et des sociétés africaines, commencent à prouver qu'ils sont non seulement capables de mener leurs équipes à la victoire, mais également de développer une vision du football qui est en harmonie avec les aspirations et les réalités de leur pays. Leur succès remet en question l'idée préconçue selon laquelle l'expertise africaine serait de quelque manière inférieure à celle importée.
La performance remarquable de ces entraîneurs locaux sur la scène africaine et internationale devrait encourager les fédérations africaines à repenser leur stratégie de recrutement. En effet, investir dans les compétences locales pourrait non seulement s'avérer plus économique mais également favoriser le développement d'une identité footballistique propre à chaque nation, tout en renforçant les capacités techniques et tactiques au sein du continent.
Cette transition vers une confiance accrue envers les entraîneurs locaux n'est pas dénuée de défis. Elle requiert une volonté politique claire, des investissements dans la formation et le développement professionnel continu de ces entraîneurs, ainsi qu'une révision des structures de gouvernance du football au niveau national pour s'assurer que les meilleures conditions soient mises en place pour leur succès.Le moment est peut-être venu pour l'Afrique de faire un pari audacieux sur ses fils. En valorisant l'expertise locale, les nations africaines ont l'opportunité de redéfinir leur approche du football, de renforcer leur autonomie dans la gestion sportive et de contribuer à la construction d'un avenir où le football africain rayonne par et pour les Africains.
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